Plan d’occupation du sol, 9 interventions artistiquesJournal de résidence

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Rendez-vous

Plan d’occupation du sol, 9 interventions artistiques

Du 1 Avr. au 15 Sept. 1999

Marc Charpin, École Supérieure d'Art et Design de Saint-Étienne


Les artistes

Pierre Ardouvin

Pierre Ardouvin est né en 1955 à Crest.

L'œuvre de Pierre Ardouvin privilégie le format de l'installation et de l'environnement, mais se déploie également à travers le dessin, le collage, l'assemblage.
Depuis les années 1990, le travail de Pierre Ardouvin développe une réflexion sur la culture du spectacle, la mémoire des utopies de l'émancipation issues des années 1960, le devenir des rites populaires dans le contexte des industries culturelles, les rapports de classes, d'identité et d'affects cristallisés dans les formes vernaculaires. Par la réappropriation d'objets du quotidien qu'il investit d'une part poétique et narrative, sa recherche artistique interroge les notions d'authenticité et d'illusion : sur le mode du recyclage et du re-assemblage, l'artiste convoque un imaginaire familier, irrigué par les souvenirs à la fois personnels et collectifs, proche de la culture populaire et d'une domesticité usitée.

Les matériaux synthétiques et kitsch qu'il emploie comme les animaux empaillés, les paysages de cartes postales, les mélodies et décorations populaires, prennent souvent pour référents les archétypes et représentations collectives du bonheur, de l'enfance, l'iconographie vernaculaire des loisirs, de la fête populaire[Interprétation personnelle ?.

« J’utilise ces matériaux ou ces objets pour leur capacité à éveiller des sensations, des émotions avec lesquelles je travaille ». Par des opérations de collages et de rapprochements insolites, le monde qu'il convoque « met en lumière la porosité de la démarcation entre fantaisies et cauchemars ». Ainsi de ses montages de cartes postales, de ses sculptures réalisées à partir de manteaux en fourrure tenus en laisse, de ses paysages bucoliques en caoutchouc, ou encore de ses ciels étoilés en strass."

Son travail dévoile souvent la violence ou la mélancolie latente qui émane de ces représentations a priori inoffensives. Comme le souligne le critique Guillaume Désanges « C'est à travers ces explorations psychiques de l'ordinaire occidental que l'œuvre de Pierre Ardouvin pourrait s'avérer sourdement critique. En dévoilant la part grave et sombre de la réification du monde, et plus symboliquement l'angoisse l'étreinte, de l'étroitesse, de l'enfermement, via ces structures de contrôle et de sécurité dissimulées dans certaines formes anodines de divertissement et de la décoration. (...) C'est cette tension entre les formes de l'artifice populaire et leurs impacts psychiques qui électrise le travail de Pierre Ardouvin. »
Source wikipédia

Marc Charpin

Pierre-Jean Giloux

Le travail de Pierre Jean Giloux se situe à la convergence de plusieurs pratiques : l'espace / volume et les images. Ses vidéos sont le résultat d'associations et d'hybridations. Utilisant les techniques numériques, il développe un travail de collage et de montage qui comprend parfois des séquences animées en 2 et 3 d.

Les interventions graphiques sur ses images lui permettent de créer des "mondes reconstruits" qui modifient les perceptions de la réalité. L'enjeu est de faire cohabiter le virtuel et le réel au sein d’un espace-entre et d'établir un dialogue pour les interroger.

L'exposition et la projection de ses films prennent la forme d'installations immersives, où le spectateur est invité à déambuler à l'intérieur de dispositifs multi-écrans. Les associations d'images donnent au regardeur la liberté d'inventer et de composer ses propres récits. Il projette également ses films dans le cadre de festivals d'art vidéo et numérique.

Intéressé par les formes urbaines et leurs évolutions, ses fictions prospectives ont pour point de départ les réalités urbaines et sociales filmées et photographiées. Elles sont prolongées par des images de synthèse, ce qui permet de situer sa pratique artistique proche de ce que l'on appelle communément la réalité augmentée.

Il a conçu "Invisible Cities" lors de sa résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto en 2015. Cette tétralogie vidéo dresse le portrait de plusieurs villes japonaises et revisite la dernière utopie moderne : le mouvement métaboliste.

Suite à une résidence à Kochi en Inde en 2020 (Kochi Biennale, Alliance Française de Trivandrum, Institut Français), il travaille actuellement sur son nouveau projet : "Biomimetics".

Charles Hadcock

Né à Derby en 1965, Charles Hadcock vit à Preston, ville britannique située dans le comté de Lancashire, Angleterre. Il a étudié les beaux-arts au Royal College of Art de Londres ( 1987-1989 ) , spécialisée dans la sculpture et en 2008 a été nommé membre de la RBS . En Avril 2007, il a été récipiendaire du Prix de la Reine pour la promotion des entreprises .

Les sculptures monumentales de Hadcock reflètent son intérêt pour la géologie , l'ingénierie et les mathématiques et sont enrichies par des références à la musique et la poésie .

L'artiste puise son inspiration dans la nature. Il observe les surfaces naturelles comme les rochers et s'approprie ces éléments pour concevoir ses sculptures. Il récupère également des éléments de machines industrielles afin que ceux-ci deviennent des composants pour ses oeuvres.

L'esprit mathématique de Charles Hadcock lui permet de gérer la façon dont une sculpture va fonctionner. Une courbe tracée avec une main libre sur le papier nécessite plus que de la bonne volonté pour le faire fonctionner en trois dimensions. Il calcule la façon dont une sculpture peut être segmenté en des formes identiques, de sorte que la coulée d'un seul élément peut être obtenu avec l'économie nécessaire. Cela peut ressembler à un processus fastidieux, mais Hadcock travaille avec une vision avancée , de sorte que la sculpture reste aérienne et dynamique, immédiate et sans retenue. Il travaille de façon créative avec les chiffres, comme dans les nombres de Fibonacci et la section d'or, sur la base de la hauteur de son corps dans plusieurs de ses sculptures.

En raison de son intérêt constant pour l'ingénierie et les procédés artisanaux , Hadcock préfère travailler avec des entreprises industrielles plutôt que des fonderies d'art, et notamment pour des parties de ses sculptures afin qu'elles soient aussi anonymes que les éléments fabriqués en usine. L'oeil et la main de l'artiste se retrouve dans le choix des pièces à insérer dans l'ensemble de la structure et dans l'intuition à les assembler.

Risti Immonen

Driss Sans Arcidet

Driss Sans-Arcidet Lacourt dit Le Musée Khômbol, né le 18 juin 1960 à Toulouse, est un plasticien et sculpteur français.

C’est en changeant la destination des objets et de leurs usages, quels qu’ils soient (livres, tiroirs, dents, casseroles, sculptures, outils médicaux, valises, annuaires), qu’il conçoit la majeure partie de ses créations. À l’image des cabinets de curiosité du XVIIIe siècle, Driss Sans-Arcidet s’entoure d’un univers fait de découvertes et de mystères. Depuis plus de vingt-cinq ans, ce plasticien, tel un conservateur ou collectionneur du monde contemporain, empile, entasse, fouine, des objets qu’il trouve ou qu’on lui donne, vestiges du temps qui passe, et les transforme pour leur donner une toute autre signification. Le Musée Khômbol présente ainsi décors fantasques et créations satiriques.

Au sujet de son atelier, il explique : « Il y a beaucoup d’objet autour de nous, mais ils ne sont pas ce qu’ils sont, cela veut dire que ce ne sont pas des vraies choses. Ce sont des objets que j’ai fabriqué ou que j’ai transformé. Seulement je les patine, je les vieillis… en effet on a l’impression d’être peut être chez Emmaus, chez un antiquaire, ou chez Jardiland, ça dépend de ce que l’on regarde ».

À travers son travail, Driss Sans-Arcidet, traite les questions du mythe, des leurres, des savants, de l’oubli, de l’amour, des figures historiques des régimes autoritaires ou totalitaires, des religions et forces occultes, de la pornographie et de l’érotisme, de la guerre, de l’invisible et de l’imaginaire, de la vie. « En somme : j'aime par-dessus tout, les explications, les démonstrations, la terrible arrogance de l'homme face à l'univers. »
Zoé Sans-Arcidet-Lacourt

Veit Stratmann

Né en 1960 en Allemagne à Bochum, Veit Stratmann vit et travaille à Paris depuis de nombreuses années. Sa démarche artistique s'articule autour d'une réflexion sur l'espace et son utilisation. Ses travaux génèrent des « appareils », qui peuvent parfois s'apparenter à du mobilier urbain, et des installations, souvent in situ. Ils sont constamment accompagnés par le dessin et l'écriture comme outils de projection, de contrôle et de recul. Depuis plusieurs années, une pratique de la photographie s'est glissée dans les interstices de ses travaux dans l'espace.
Le travail de Veit Stratmann tourne autour d'un certain nombre de questions liées aux relations entre le geste artistique, le lieu où il s'exécute (ou se donne à voir), les notions de décision ou de choix et, ainsi, le geste politique.
Veit Stratmann opère aussi bien dans l'espace urbain, à Rio de Janeiro, Belgrade, Paris ou Berlin, que dans des lieux dédiés classiquement aux expositions. Il a participé à de nombreuses expositions collectives ou personnelles, notamment au Musée d'Art Contemporain du Val de Marne MAC/VAL (Vitry-sur-Seine), à Sox-Berlin, au Centre d'Art et de Diffusion Clark (Montréal), au CAPC-Musée (Bordeaux), au Project Art Centre (Dublin), à LiveInYourHead-Institut Curatorial de la Haute Ecole d'Art et de Design (Genève), à l'Institut d'art contemporain (Villeurbanne), à la Fondation Miro (Barcelone), au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris et à la galerie Chez Valentin (Paris).
Source : Les presses du réel

Tuevo Tuomivaraa

Bernard Murigneux


Catalogue

Directeur de publication : Marc Charpin
Conception graphique : Design deux fois
Photographes : Nelly Blaya, Pierre Ardouvin et Hwa Ja Nier
Éditeur : Les Ateliers des Arques, résidence d'artistes
Imprimeur : France Quercy, Cahors
Format : 15 x 21
48 pages
Prix : 10 euros