L'image dans le tapisJournal de résidence

Inauguration de la résidence

13/04/2013

Vernissage de l'exposition d'été

05/07/2013

L'image dans le tapis

23e résidence d'artistes

Du 1 Avr. au 15 Sept. 2013

Olivier Michelon, Directeur des Abattoirs/FRAC Midi-Pyrénées

Présentation

Dans leur majorité, les résidants 2013 des Ateliers des Arques abordent l'image photographique en articulant celle-ci avec le texte, l'échange, le déplacement, la sculpture ou l'écriture. Chez eux, l'image n'est ni surface, ni profondeur, ni début, ni finalité, elle est un lieu de condensation, parfois provisoire.



Ainsi c'est à partir de Voyelles de Rimbaud que Natalie Czech demande à des tiers de composer par l'écriture des images synesthésiques, dont elle serait l'auteur. Charlotte Moth poursuit, elle avec son Travelogue, l'écriture d'une archive photographique sans cesse recombinée sous la formes de mise en espace ou de combinaisons visuelles ou théoriques. En 2012, Thomas Merret a photographié une série de frontières maritimes, des coordonnées forcément invisibles, car elles ne sont qu'informations.

Le développement de formes littéraires ou performatives, contemporaines d'un horizon saturé d'image – trop visible - est un autre moteur des recherches des cinq résidents. À travers des lectures déployées sous forme de rouleaux ou le dévoiement d'outils de communication obsolètes à l'âge de la diffusion numérique, les travaux de Pierre Paulin réinventent des parcours dans des mondes apparemment balisés. Le langage, mais surtout les signes, signaux – voir les gestes du mime – sont, eux, au centre du théâtre sans fin de Julien Bismuth. Provisoirement établi dans les discussions d'un collage ou empruntant les formes de la sculpture, celui-ci déroule ses formes sans souci d'une scène établie.

Publiée en 1896, "L'image dans le tapis" est une nouvelle d'Henry James qui raconte le défi lancé par un écrivain reconnu à un jeune critique. Le vieil homme regrette que ce dernier, comme, tant d'autre, soit resté aveugle devant le motif, l'image, la figure, "l'intention générale" qui irrigue la totalité de son œuvre. Piqué, ce dernier ne cessera de chercher ce secret, aliénant sa propre vie à une quête qui ne se clôturera pas. Jeu de surface et de profondeur, le texte place le lecteur dans un écart entre un critique littéraire qui ne produit que du commentaire, ne fait que se "promener dans le jardin d'un autre" et un écrivain dont le moteur de l'œuvre serait enfouie dans le sous texte invisible d'une œuvre pourtant lue, connue et appréciée – si visible qu'il en est le sujet. »

Olivier Michelon.

Évènements

Ateliers du Mercredi

Ateliers hebdomadaires de pratique artistique

Durant toute la période de l’exposition d’été, des ateliers de pratique artistique pour un public familial sont proposés chaque mercredi. Après 30min de visite commentée de l'exposition, les enfants et leurs parents suivront la médiatrice pour une heure d’atelier d’Arts plastiques.


Les artistes

Julien Bismuth

Né en 1973 à Paris, vit et travaille à New-York (USA).
“L’artiste français Julien Bismuth travaille à l'interface des arts visuels et de la littérature. Son oeuvre se fonde surtout sur des textes trouvés ou écrit par l'artiste. L’approche de Bismuth combine l’utilisation des mots avec des objets, des photographies et des films, en les intégrant dans des collages, des installations, et le développement de texte de base de performances et œuvres vidéo. Bismuth a également fondé une maison d'édition indépendante, Devonian press, avec Jean-Pascal Flavien en 2005.” (Source : Simone Subal gallery)

Natalie Czech

Née en 1976 à Neuss, vit et travaille à Berlin.
“Je suis intéressée par des poèmes qui proposent des approches différentes au dialogue de longue date entre la poésie et les arts visuels, la parole et l'image. Des exemples de cette longue tradition se trouvent dans les œuvres de Marinetti et des futuristes italiens, dans les calligrammes d'Apollinaire, le surréalisme et la poésie concrète. Les poètes dont j’utilise les oeuvres sont aussi EE Cummings, Frank O'Hara, Robert Creeley, Lax Robert, ou Jack Kerouac. Ils ont tous en commun le désir d'apporter à la poésie l'immédiateté de l'art visuel. Ils ont également essayé de briser les conventions poétiques en utilisant le langage parlé ou familier. Leurs poèmes sont un effort de représentation de la vie contemporaine d'une manière différente, reflètent la culture de plus en plus visuelle dans laquelle nous évoluons ainsi que la pluralité complexe des languages. Comme exemple de poème réprésentatif de cela, je choisirais celui de Frank O'Hara «Pourquoi je ne suis pas un peintre.", une oeuvre portant sur l'interaction charmière entre la production d'images et de poésie et, ce faisant, qui traite de la relation entre le visuel et les arts linguistiques. La beauté de ce poème, c'est qu'il ne cherche pas à donner une réponse élaborée à la question. Au lieu de cela, il donne la parole aux affinités entre un processus de création qui est celui du poète et celui de l'artiste. Avec cela, O'Hara montre que leurs différences ne peuvent être trouvées que dans la nature de leurs médias respectifs.” (Source : site personnel de l’artiste)

Thomas Merret

Né en 1987, vit et travaille à Montreuil.
"C'est un projet de toute une vie" s'amuse Thomas Merret, 25 ans tout juste. C'est dit sans emphase mais avec la détermination nécessaire à ce type de folle entreprise. Depuis quelques années au gré des voyages et des opportunités, ce jeune artiste passé par l'Ecole des beaux-arts de Chalon sur Saône et de Clermont Ferrand répertorie les frontières imaginaires des mers et des océans. A l'aide du fichier de l'Organisation hydrographique internationale de Monaco et d'une carte établie en 1953, Thomas Merret suit invariablement le même protocole qui consiste à se rendre sur la côte avoisinante, à pointer sa boussole vers les coordonnées GPS opposées et à tirer une ligne invisible qui quadrille l'horizon à angle droit. C'est à cet endroit très précisément qu'il réalise un seul et même cliché. " Je ne reste jamais sur place, je ne visite pas les environs" commente Thomas Merret qui, pour l'heure, compte à son actif une petite dizaine de d'images prises en Bretagne, en Ecosse ou en Espagne. Ces instantanés sont ensuite sobrement inventoriés selon leurs coordonnées géographiques : " 41°53'29" N 3°12'06" E", "36°06'34" N 5°20'42" O", " 43°46'17" N 7°52'09" O" etc. Ses photographies, au format immuable (88 / 109 cm) ont récemment été présentées dans l'exposition "Livret IV" organisé par Irmavep au Musée départemental d'art contemporain de Rochechouart. Il y a du romantisme dans cette posture de l'artiste que l'on se représente tel le "voyageur contemplant une mer de nuages", peinture célèbre de Caspar David Friedrich. Du romantisme mais pas seulement, car ce qui compte avant tout dans la démarche de Thomas Merret c'est l'extrême précision avec laquelle il procède. Une minutie et un sens du détail qui le rapproche davantage de la figure de l'enquêteur ou du détective. Chacune de ses pièces, qu'il s'agisse de ses cloches en bronze réalisées dans une fonderie en Ecosse sur la base de notes interdites dans la musique religieuse ou de cette vidéo d'une heure et 11 minutes intitulée "Crépuscule(s)" qui compile dans un fondu enchaîné renseigné par les données de la NASA trois couchers de soleil civil, nautique et astronomique, repose au préalable sur un long travail de recherche, de documentation et de vérification des données. Comme s'il s'agissait avec l'art, et sans s'interdire le recours à la fiction, de valider des hypothèses.” ( Par Claire Moulène, Catalogue "Les Enfants du Sabbat XIII", édition mes pas à faire au creux de l'enfer)

Charlotte Moth

Née en 1978 à Carshalton (RU), vit et travaille à Paris.
“Depuis 1999, Charlotte Moth a travaillé sur le carnet de voyage, une collection de photographies qu'elle met constamment à jour. Sa découverte des photos qui ont été prises par Raoul Hausmann à Ibiza dans les années 1930, est devenue la base de son exposition «Noting thoughts», à l'affiche au Musée
Départemental d'Art Contemporain de Rochechouart en mai 2011.” (Source : Dossier de presse, Galerie Marcelle Alix)

Pierre Paulin

Né En 1982 à Echirolles, vit et travaille à Paris.
“ La pratique artistique de Pierre Paulin se développe, dans un premier temps, à partir de son ordinateur. Fasciné par la navigation Internet, l'artiste compare le système d'imbrication des liens hypertextuels à une forme de montage vidéo ou cinématographique. L'enjeu de son travail pourrait dès lors se résumer en cette interrogation : comment rendre tangibles des informations (images sous forme de fichiers jpeg, textes en format pdf, etc.) qui, bien que concrètes car visuellement présentes sur l'écran de l'ordinateur, restent finalement virtuelles et immatérielles, évoluant dans l'esprit de l'utilisateur comme autant de concepts aux statuts ambigus plus ou moins flottants. Ce questionnement, sous-tendant l'ensemble du travail de l'artiste, engage une utilisation de technologies antérieures à l'émergence d'internet permettant ainsi de donner corps à de précédentes investigations informatiques. En émergent des oeuvres formellement hétéroclites, dont l'aspect fragile et romantique semble bien éloigné d'une vision rationnelle et pragmatique que l'on serait en droit d'attendre d'une navigation hypertextuelles.

Le travail de Pierre Paulin se comprend donc dans la durée : celle de l'impression première d'une oeuvre à l'apparence simple et délicate portée sur une exploration du sentiment, impression très vite contrebalancée par un dialogue empirique que l'artiste établit entre technologies obsolètes (rotogravure, film 16mm) et technologies contemporaines (Internet, interface informatique). À ces premières analyses liées au temps de l'exposition s'ajoute celle que Pierre Paulin engage en offrant finalement au spectateur une oeuvre en devenir. En déléguant la responsabilité de l'oeuvre au galeriste ou à celui qui en aura désormais la possession et l'usage, l'artiste génère un changement de statut. L'oeuvre chargée d'un potentiel d'activation (négatif à développer, cylindre de rotogravure prêt à l'impression) devient dépendante du choix de son propriétaire, décidant de laisser intact l'objet tel qui l'a reçu, où à l'inverse d'enclencher sa possible évolution.” (Source : Galerie Emmanuel Hervé)


Catalogue

Directeur de publication : Olivier Michelon
Contenu de la boîte :
PAGES DEUX, un livre de Julien Bismuth
Il pleut by Guillaume Apollinaire, un livre de Natalie Czech
Une série de 6 cartes postales de Thomas Merret
5 Photographies de Charlotte Moth, issues du film réalisé pendant sa résidence et un poème de Joshua Edwards
REBIRTH, un cd de Pierre Paulin
Conception graphique : Huz & Bosshard
Éditeur : Les Ateliers des Arques, résidence d'artistes
Impression de la boîte : Imprimerie Européenne, Centrale d'achat des produits imprimés, Echillais (France)
Format : 32,5 x 23,8 x 7,5
Prix : 40 euros


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